Ça passe !

06/12/2022

1 min

La semaine cruciale que nous mentionnions dans notre dernier rendez-vous du lundi s’est finalement déroulée sans encombre.
 

Dans le cadre d’une conférence devant un think thank américain, Jerome Powell est, tout d’abord, venu valider les attentes des investisseurs sur la trajectoire des taux de la Fed dans les mois à venir. Le Président de la banque centrale a ainsi confirmé la volonté de l’institution américaine de réduire le rythme de hausse des taux directeurs « dès le mois de décembre ». Si Jerome Powell a réitéré que le combat contre l’inflation n’était pas encore gagné, et que le taux terminal à atteindre et la durée de la politique monétaire restrictive demeuraient encore inconnus, le ton employé se voulait en revanche moins agressif que lors de ses dernières déclarations. Il faut dire que les dernières données outre-Atlantique sont plutôt encourageantes, à savoir une baisse des pressions inflationnistes sans effondrement de la croissance. La publication du Beige Book, qui regroupe les enquêtes des 12 Fed régionales au 23 novembre, va dans ce sens. Les pressions inflationnistes sont en effet moins fortes du fait de l’amélioration des chaînes d’approvisionnement et de la baisse de la demande. Si l’activité économique est sous pression, seul le marché immobilier est pour le moment réellement pénalisé par la hausse des taux. Au global, la croissance ressort quasiment à l’équilibre, écartant de fait un atterrissage trop brutal de l’économie américaine, ce qui a d’ailleurs été confirmé par la publication du PIB pour le troisième trimestre au-dessus des attentes. Le marché de l’emploi fait néanmoins encore de la résistance. Si les tensions sont, là aussi, un peu moins fortes, le marché du travail reste étonnamment solide. Les créations d’emplois pour le mois de novembre ont d’ailleurs surpris à la hausse avec 263k créations contre 200k attendues, ce qui contribue à maintenir la pression sur les salaires avec une nouvelle progression mensuelle de 0.6% (contre 0.3% attendue), soit 5.1% sur un an. Les marchés financiers n’ont toutefois pas tenu rigueur des chiffres de l’emploi (après une phase initiale de correction néanmoins), preuve que le sentiment des investisseurs est davantage constructif en cette fin d’année.

En Europe, nous avons peut-être observé le premier signe de retournement de l’inflation avec une baisse des prix sur le mois en Allemagne (à l’équilibre selon l’harmonisation européenne) et en Espagne. L’essentiel de la baisse vient naturellement de la baisse des prix de l’énergie, principal contributeur à l’inflation en Europe. Cette baisse devrait être amenée à se poursuivre grâce aux effets de base mais également, pour l’Allemagne, à la mise en place d’un bouclier tarifaire à partir de décembre.

Enfin, en Chine, après les importantes manifestations dans le pays, le gouvernement a consenti à des assouplissements sur les restrictions sanitaires comme nous le pressentions. Alors que le pays fait face à une augmentation du nombre de nouveaux cas, ce rétropédalage notable de la part de Xi Jinping a permis aux actions chinoises de très bien rebondir la semaine passée.

                                   

 

 

 

                                                                 

 

Thomas GIUDICI

Co-responsable de la gestion obligataire, Auris Gestion, Paris

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